Sommes-nous vraiment capables de nous informer par nous-mêmes ?
Bien formés où sur-informés ?
Déformés peut-être ?
L’Ouactpo est un acte de résistance poétique, collectif et public, qui permet de prendre du recul sur le flux d’informations qui nous submerge.
C’est une reprise en main d’une temporalité plus lente, stimulant la réflexion et ouvrant à la discussion.
Sur une place publique, une colonne Morris éphémère. Tout autour, des tables, des ciseaux, de la colle, et la presse du jour, en bonne quantité.
Autour de ce totem d’affichage, le public se livre à une activité intense de découpage et de recollage, il recompose sa propre « Une » et peut l’afficher sur la colonne.
Elle restera affichée au moins tout le jour.
Ce sont les DaZibaos Anonymes.
Le public passant peut en quelques instants intégrer l’atelier, réaliser sa propre affiche et l’exposer aux yeux de tous. Lors de cette oeuvre collective, il retrouve de manière moderne le lien social que l’on pouvait trouver dans les lavoirs anciens où tout se commentait.
Ce faisant, il rencontre d’autres mêmes que lui et les discussions vont bon train.
L’aspect poétique de l’oeuvre et l’anonymat libèrent la parole.
Ci dessous, reportage sans commentaires de 6 mn sur « Dazibaos Anonymes », création Marseille 2013.
Ou ? Quand ? Quoi ? Comment ?
L’Ouactpo se pose dans l’espace public, ou dans une cour, à l’extérieur ou à l’abri, de préférence dans un endroit passant. Les conditions météorologiques de saison et la durée de l’événement déterminent le type d’emplacement.
La jauge public et la durée se déterminent à la carte.
La colonne Morris (ou son équivalent) est étudié avec l’organisateur, elle doit rester sur place tout au long de l’opération.
L’ atelier « DaZibao anonymes » se déroule toute la journée et est destiné à un public large. Sans inscription préalable, la participation peut-être spontanée et de durée indéterminée. Les animateurs de l’atelier sont présents tout au long de l’opération pour réapprovisionner en matériel (presse, colle, ciseaux etc …)
L’atelier se faisant avec l’actualité du jour, il est recommandé un partenariat presse afin d’avoir des journaux en bonne quantité.
L’atelier DaZibao et sa revue de presse peuvent accompagner n’importe quel festival sur toute sa durée.
Traitant de l’actualité locale, nationale et internationale, ils collent parfaitement à tout types d’événements, (festival, commémoration, inauguration etc …)
L’Ouactpo étant de dimension variable, il est indispensable de nous contacter pour définir avec nous la taille de l’événement afin de recevoir un devis.
L’Ouactpo se joue en deux temps :
Le daZibao anonyme et la revue de presse.
Et en trois mouvements : découpage, assemblage et collage.
Premier temps
Les chroniqueurs de l’Ouactpo animent dans la journée le Dazibao Anonyme, un atelier ludique, public et participatif autour de l’information du jour.
Ils interrogent l’actualité et invitent les passants à venir coller des fragments de mots, et former des haïkus de l’actu du jour.
Coupures de presse, affiches, recollées en pièces sur une colonne totémique, tout est prétexte à la libre expression.
L’information est découpée, re-composée et exposée aux yeux de tous .
C’est une tentative d’exorcisme poétique, pour essayer de résister au monde de la médiactualité et de son zapping frénétique.
Un tour par jour, le collage du jour recouvrant le précédent, les couches se multiplient et révèlent le cadavre exquis de l’actualité qui nous traverse…
Deuxième temps
Pour clore les Dazibaos Anonymes, en fin de journée, les animateurs produisent eux-même une revue de presse plutôt sauvage, à la fin spectaculaire et déjantée.
Ils transforment vite leur agora en piste de cirque du verbe.
De là, ils broient l’actualité, extraient de leurs périodiques, mélodie et rythmique, jonglent avec les analogies journalistiques tout en maniant avec dextérité le commentaire acrobatique.
Ils clownent le politique, dressent des constats sauvages et font littéralement voler le papier autour d’eux à force de brasser du vent..
L’Ouactpo est une approche de l’actualité en clin d’oeil à l’Oulipo, Ouvroir de Littérature Potentiel, fondé en 1960 par Raymond Queneau, Georges Perec, et leurs amis, où ceux ci s’imposaient des contraintes d’écriture pour stimuler leur imagination.
Quasiment à l’inverse mais pour aller dans le même sens, ( formule que n’auraient par renié les surréalistes ), l’Ouactpo est destiné à décomposer une littérature extrêmement contrainte et codée, l’information via le mass-média, et à la restituer avec une imagination stimulée et poétique.
L’Ouactpo ( OUvroir d’ACTualité POétique ) s’octroie donc le PO de POésie et le substitue au PO des POtes en ciel, rejoignant ainsi l’Ouscrapo ( OUvroir de SCRAbbologie POétique ) de Bertrand Boulanger, vieux pote de longue date et toujours là lui.